Du magnésium au menu ?

23.04.25

Hier soir, elle n’a rien mangé.

Rien du tout. Une seule petite cuillère de purée d'épinards, de la banane écrasée dans sa main… et ensuite, le grand numéro théâtral du “je veux descendre de ma chaise." Et moi, je suis restée là, avec ma cuillère à la main, comme si je participais à une émission culinaire jugée par une enfant en pyjama, qui refuse tout sauf… l’air.

Et je le sais, je le sais, que les enfants ne mangent pas toujours comme on l’espère.

Il y a des jours où ça passe, et d’autres où on reste face à une assiette pleine.
Mais malgré tout, une pensée revient, encore et encore :
A-t-elle assez mangé ? A-t-elle ce dont elle a besoin ? Et là, le mot est revenu : magnésium.

Il y a quelques années, j’aurais simplement passé ce mot sans y prêter attention.
Trop technique. Trop vague. Trop loin de ma réalité.
Jusqu’à ce que mes nuits soient peuplées d’un enfant qui ne dormait pas paisiblement. Et là, c’est devenu important. Parce que le magnésium, j’ai découvert, ce n’est pas juste un minéral. C’est un régulateur silencieux.
Il soutient le calme, le sommeil, la croissance, la récupération, l’énergie…

Tout ce que l’on souhaite pour son enfant, ou que l’on recherche soi-même désespérément.

Alors j’ai commencé à chercher : comment lui en faire consommer ? Et là, autre réalité : l’alimentation. En théorie, on trouve du magnésium dans plein d’aliments.
Des légumes verts. Des noix. Des flocons d’avoine. Des bananes. Des graines. Même du chocolat noir.

Sur le papier, c’est joli. Mais dans la vraie vie ?
Ma fille vit parfois de pain, de pommes et de… ce qu’elle grignote Dieu sait où. Et puis j’ai appris que même ces aliments contiennent aujourd’hui moins de magnésium qu’avant. Les sols sont appauvris. Les cultures sont plus rapides, mais moins riches. Même quand on fait de son mieux, c’est souvent encore un peu juste.

Alors il fallait que ce soit plus simple. Plus doux. Quelque chose qui ne dépende pas d’un “bon jour” ou d’une assiette vide.

J’ai découvert le magnésium par la peau.
Pas de cuillère. Pas de goût. Pas de drame.
Juste : quelques vaporisations sur ses petits pieds. Un léger massage. Puis l’histoire du soir.

Ce petit moment. Celui que je peux garder, même quand tout le reste déborde.

C’est minuscule.
Mais ce que ça apporte est immense.
De l’apaisement. Un rythme.
Un geste concret qui invite au calme, pour elle, et pour moi.

Parce que quand on compte le sommeil en blocs de 43 minutes interrompus, pendant des mois…chaque petit pas vers la tranquillité devient précieux.

C’est comme ça que gentlee est né.
Pas d’une idée brillante ou d’un plan ambitieux.
Mais d’une fatigue. De l’amour. Et du besoin de quelque chose qui fonctionne, sans confrontation.

Quelque chose qu’on peut offrir avec douceur.
Comme on borde une couverture.
Comme on chuchote : “je suis là.”

Alors non, hier soir, elle n’a pas mangé ses légumes.
Et je ne vais pas m’en vouloir.

Parce que je sais maintenant : la perfection n’est pas nécessaire.

Il y a d’autres manières de prendre soin d’elle. Et parfois, ce n’est que deux pulvérisations sur de petits pieds. Et puis, on dort mieux.

Toutes les deux.

Avec douceur, Emilie